penché pensivement sur l’animal mort qu’il a tué lui-même dans la chaleur odoriférante du poil et de la chair rouge il s’attendrit sur sa propre vie le matin éclaire comme à travers un vitrail il fixe loin devant lui le passé lente très lente activité de l’œil tous ses espoirs mis dans la féminité plus qu’elle n’en peut porter parce qu'elle porte aussi les espèces rampantes
la prairie accueille la cathédrale
la nuit se heurte aux marées montantes et descendantes des maria lunaires la nuit se heurte aux feuilles caduques
le chasseur traque de bonne-heure il dit et ça ne veut rien dire L’orgueil est une qualité à la résistance de l’air le chasseur invente l’aigle orgueilleux le cerf orgueilleux le défaut de l’orgueil la philosophie
la déception n’existe pas
je voyage encore sur le sol engourdi de la rêverie plate les marchands de bourgeons s’installent dans les brouillards mais qui résiste à l’air pire il y a le repos sur les fontaines rouillées la nage dans l’oxyde la miette qui exige une compagnie esthétique il y a les bancs il y a les solitaires il y a les villes il y a les solitaires il y a les bâtisses ciselées et la mousse ennemie et l’oiseau sans faiblesse
la cathédrale ressemble aux reliefs de l’homme qui ressemble à dieu qui se souvient de quelque chose comme l’architecture
la déception n’existe pas il reste les pays il reste les espèces rampantes il reste les chants féminins étalés sur le sable tant que la mer le permet
la pauvre chose morte décidément impérissable accomplit les rites humains en saignant de la gorge longtemps après le sang
le chasseur pense parfois à l’oiseau sinon l’espace n’est pas si grand
il faut aller il faut venir une race n’a pas de plaisir
le chasseur attend la construction des saints-lieux pour croire il se recueille ainsi penché vers le viseur où le détail est mince filet d’eau qui coule de l’animal noir mince filet hors de la mer où grouillent des milliards de branchies brûlantes des milliards de gueules tendues laidement vers l’air mortel
pauvre chose morte ranimée revenue la beauté est un excès de science un excès de calculs est une ignorance
je guéris du mal terrien Ainsi penchée sur les guerres repue malgré les chasses maigres penchée vers la guérison des femmes invisibles debout si la terre est ruinée
et moi qui n’aurai vu
qu’une part de l’histoire
des marées et des sols
des îles et des bancs
et tout ce lézardé
pour découper l’espace –
la beauté est lunaire
et un grand cheval blanc
et moi qui n’aurai vu
qu’une part de l’histoire
des marées et des sols
des îles et des bancs
et tout ce lézardé
pour découper l’espace –
la beauté est lunaire
et un grand cheval blanc
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour cette poursuite… et le grand cheval blanc.
J’aimeJ’aime