pâle veinée de rouge d’ocre et sa forme de cœur usé par les amours divinement gâchées cette pierre comme tombée de moi sur le sable noir de l’estran je ne la ramasse pas
tout à coup il n’y a en moi plus rien qui fait cendre
ce que nous devenons après avoir guéri du mal de l’autre et l’autre s’il vous plaît de notre mal ce que nous devenons est comme de naître enfin de voir enfin d’être enfin
écrire ne se peut presque plus
ce qui s’écrit est pris dorénavant au temps de ce qui est de ce qui se regarde
ce si beau visage
ce que nous devenons est comme nous appartenant
quelque chose nous dit que nous nous savons et que nos pas nous portent vers la consolation
le temps qui reste est enfin le temps qui va rester
regarde
la lumière dans la pièce
naissant des courbes et des creux
la peau de la saison
recouverte de bleu Klein
entends
les mots que vous vous dites
insonores et liquides
lents
étreins
Les peurs devenues aussi chaudes
que le pelage de la féline
et qui se laissent tomber
à sa façon dolente
contre le ventre de l’aimée
ne compte plus
c’est enfin là de vivre cette jeunesse
autrement que jeunes