©Sabine Weiss
un vieux cheval
il n’y a pas pire
qui tombe de son long
dans le pré de galops
qu’on dirait frappé à l’obus d’artifice
pacifiquement
défoncé
comme crâne
par pensées insolubles
il n’y a pas pire étonnement
que celui de ses yeux pétrés
trouvés là sur le sol
lors de la mélancolique promenade de deuil
et ce rire – preuve d’éternité ?
fuyant de notre gorge pourtant étranglée
quand on trébuche vivant
dans une fondrière creusée par sa présence
il n’y a pas pire corps qui cesse
chutant au ralenti quand l’autour s’accélère
dans le bruit effroyable des machines de guerre
©Photo Sabine Weiss, cheval ruant, Porte de Vanves, Paris, 1952.
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