Refermer la porte derrière soi. Poser la tasse sur le bureau. Humer l’odeur de café qui s’en dégage. Rectifier la position des objets. S’assurer que chaque chose est à sa juste place. Effleurer un modelage les yeux fermés. Compter les fleurs de l’orchidée. Deviner quel bouton s’ouvrira prochainement. Vérifier que la lumière entre dans la pièce comme on apprécie qu’elle entre. Sinon, y remédier. Poser son regard sur les livres aimés. Se détourner de ceux que l’on a jugés mauvais. Les considérer tout de même pour le temps d’écriture qu’ils ont nécessité. Calculer à la louche la distance qui nous sépare de ceux qu’on n’a pas lus. S’attarder sur un ouvrage de Virginia Woolf posé de face sur une étagère. Dire le titre à voix haute : Une chambre à soi. Ressentir une grande angoisse immédiatement après. Ne pas aimer la photo de la première de couverture où l’auteure se présente de profil. Refusant de nous affronter. Comme donnant raison à nos doutes. A quoi bon, semble-t-elle murmurer, les yeux dans le vague. A quoi bon. Les verbes s’empilent derrière sa phrase suspendue. A quoi bon lire, à quoi bon penser, à quoi bon écrire… Par association d’idée, songer à la chanson de Serge Gainsbourg. La fredonner. Remarquer que l’on ne se souvient jamais des paroles de chansons, sauf quand elles passent à la radio et qu’on se surprend à les chantonner machinalement.
Finalement, s’asseoir pour écrire.
Écrire. Ça, c’est l’intention.
Une fois à sa table, avant tout autre chose, se souvenir des semaines, des mois, des années qui ont précédé ce moment, où on s’assoit pour écrire.
Très belle « Intention ».
Catherine Renée Lebouleux
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un élan pour écrire au milieu des choses du jour, là où la beauté nous attend…
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Ces choses statiques nécessaires au voyage.
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Effleurer un modelage les yeux fermés, écouter la musique à fleur de peau et observer le silence …
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C’est une chance de pouvoir le faire. Un bonheur de le vouloir.
Belle soirée à vous
Gabrielle
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Le soleil des statues
Nous fait fondre
Nous autres
Oiseaux de la rue
Absents des nids
Promeneurs des étoiles
Chaque jour est une quête
Un ciel qui monte
Vers les étoiles
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Merci de me faire profiter de ce magnifique poème.
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Merci de m’avoir inspiré !!
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C’est ce lien qui se tend entre tous les poètes.
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Bonjour Gabrielle,
Très jolie découverte que celle de votre blog, que je fais grâce à la ronde d’amis de Nowowak.
Il est plein de textes magnifiques et inspirants.
Je me ferai une joie de vous suivre le plus régulièrement possible, si vous le permettez.
Belle soirée à vous.
Patricia.
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Les échanges, les partages, les découvertes, la diffusion de la pensée et des idées est une résistance qu’il faut faire vivre le plus possible.
Nowowak a eu une très belle idée. Je crois qu’il en a beaucoup !
Je vous souhaite la bienvenue ici.
Gabrielle
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J’avais pas mes papiers sur moi…J’suis entré quand même…Et j’aime bien votre monde Gabrielle…!
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Ici pas besoin de papiers pour entrer. A part celui des livres et des feuilles sur lesquelles on écrit où que l’on glisse dans sa Remington.
Je vous souhaite la bienvenue.
Et vous envoie toute mon amitié, Ernest.
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J’adore!
En lisant « en travers » le Comment-Taire, j’ai saisi le mot « Remington »!
Immédiatement il a fait « Feu » dans ma mémoire!!!
Alors j’y suis revenu, posément, et là, oui, j’y ai vu la célèbre des Bukowski, Sagan, Duras, Beauvoir et autre Hemingway….
Mais pour moi c’était bien la Remington des Steinbeck, Steve Mac Queen/Joss Randall et autre Lee Van Cleef et Henri Fonda qui était évoqués là!!! et de bonnes balles de 9mms qui sont glissés dans le chargeur…. Pan! Pan!
ÉpuiNon! Des feuilles et le tic-tic-tic!
« Les Armes et les Mots, ça tue pareil » dit le poète…Un Chant de Mots pour Dire « OUI, Je vis! »
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J’aime beaucoup ce parallèle entre les deux Remington. Si on mélange le son des deux, cela donne le tic-tac du temps. Y aurait-il là comme une évidence sur la nature humaine?
Belle soirée à vous et merci de m’avoir remémoré Josh Randall et son fameux fusil à canon scié !
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Votre remarque donne à penser au Souffle la Vie de la Poésie que l’on transcrit et que l’on ex-prime et à la Mort par arme à Feu qui Ex-Pulse et qui annihile.
Oui, Ce Temps Sacré qui fait se marier Vie et Mort…
La Mort que l’on Attend,
L’Amour que l’on appelle
Si Lui ne vient pas,
Elle, Elle viendra toujours
(J.R. Caussimon)
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La poésie est née de cette fatalité.
Merci pour ces beaux vers de Caussimon
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Bien aimé moi aussi les mots d’ETOILE31…
C’est marrant mais dans mon dernier article (Gégé) j’évoque une REMINGTON (carabine cette fois-ci) et si je peux me permettre une petite remarque (trés bienveillante) la carabine de Josh RANDALL était une WINCHESTER calibre 40/44 à canon scié et non une REMINGTON ! Ouais…Je sais…On s’en fiche pas mal…!
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Oui vous avez raison, il s’agissait bien d’une winchester. Et non, on ne s’en fiche pas. Il est bon que dans souvenirs, les bons accessoires apparaissent.
Très belle soirée à vous.
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Oui effectivement pas davantage que dans Steinbeck il ne s’agisse une seule fois de Remington ou bien qu’encore Sagan et Duras ou Sartre n’ai préféré une bonne Olympia… Les-Cent-Ciels aurait dit de Grand Philosophe Béru c’est que ça défouraille et que ça défouraille rapide! Genre en Mode Trump avec sa Twitter chromée,
Sinon à propos de Jean-Saul Partre, il était déjà au top!!! https://photos.app.goo.gl/C8pd1zf56myRSY5D8
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D’une enclume posée
il me semblait incroyable
d’exister contre tous ces matins qui revenaient
il me semblait inconcevable
d’engager chaque nuit
comme une ultime bataille contre le corps et l’oubli
la faim la soif devenues dérisoires
ces printemps bientôt fanés
écrire ce que l’on ne sait penser
les rêves qui dans le plus profond de la chair
s’invitent comme les actes une pièce trop jouée
une vie que l’on tente de croire unique
et qui devient vulgaire à force de tricher contre la mort
chaque jour d’une enclume posée
le fusil apparait progressivement dans la pénombre
May 17, 2018 by Pierre Vandel Joubert
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Mélancolique et beau.
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On pense au « Le Martinet » de René Char…
« Un mince fusil va l’abattre »!
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Oui c’est vrai. Une poésie de l’âme torturée.
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et d’un réalisme lucide, humain et serein,
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Compliments pour la belle qualité de votre blogue. Je m’y suis perdu, puis retrouvé pour finalement m’y perdre à nouveau. Merci pour cette aventure.
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Je suis très touchée, Jean-Pierre, par vos mots. J’espère qu’ici, vous vous perdez comme on se perd dans un lieu amical.
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Et je reviens ici. Longtemps après.
Cette intention. Toujours la même.
De dire l’âme. Sa vérité.
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Oui, toujours la même intention. Avec toujours autant d’incertitudes sur son bien-fondé. Mais ainsi va la vie. Celle qui nous est destinée.
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Et en suite, l’intention d’attention (je pense à celle de Simone Weil découverte dans « The lost daughter »).
Merci à Marcello Comintini pour son lien vers votre site .
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Je ne connais hélas pas l’intention d’attention de Simone Weil. Grâce à votre venue, je vais la savoir.
Je remercie Marcello qui fait des liens entre toutes les paroles.
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