©Gabrielle Segal
Tu auras froid, si je ne te parle pas d’amour. Tu marcheras plus loin, plus vite, avec tes yeux qui laisseront passer le froid. Sans toi, j’aurai mal, partout où tu te fais mal. Tu auras froid, si je ne te parle pas d’amour. À cause de ces maudites fenêtres, ouvertes sur la cour de nuit comme de jour, et leurs paupières gonflées par les intempéries d’au moins mille saisons. Tout le chaud s’enfuyait par là. Tout le froid demeurait. Tu remarques mon emploi d’un temps passé ? Je te parle, je te parle. Tu auras froid, si je ne te parle pas d’amour. Je te dis des choses idiotes que tu ne comprendras pas, tant la poésie en est absente. Je te dis : Si l’arbre donnait l’oiseau, il n’y aurait pas de peau mâchée, il n’y aurait pas d’os en compote. Je réponds à une question que tu n’as pas posée : Bien sûr que tu as touché des os d’oiseau, puisque tu m’as caressée.
Photo ©Gabrielle Segal , "Nantes, 11 Septembre 2022, 14h42".
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L’oiseau le froid et les paupières et les os caressés.
Si ça n’est pas poésie.
Merci.
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Longtemps que je n’étais pas passé, pardon…la vie… Les mots ici sont toujours aussi francs, directs, pèsent, pincent, portent comme si c’était toujours leur vocation. La poésie est omniprésente et le message est beau. Un grand j’aime.
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