Non! Non!
Mais Rilke nous rassure: « Ce n’est que lorsqu’ils [les cris, les souvenirs, les plus rien, la lumière désespérée, le noir de tout, etc.] deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »
Je ne dis pas autre chose dans ce texte. Si je la veux mourir, c’est seulement à cause de sa naissance tragique. Et cette mort que je lui souhaite n’est que naissance juste.
Merci, Vève, d’avoir pris le temps…
Très belle interpellation
du sens donné au souffle
Cela fait du bien.
J’ose y ajouter ma touche extraite du dernier post.
« Au vrac du monde j’inscris
des mots qui écarquillent
le glas sonné des douleurs
et de mon âme une révélation
***
Des mots
déverrouiller le mythe
laisser voir et entendre la partition
n’y comprendre que dalle
mais telle la chrysalide
s’envelopper de soie
et espérer la mue »
« La poésie de la grammaire est la grammaire de la poésie. » Jakobson
La poésie de l’Utopie est l’Utopie de la poésie
La poésie du désespoir est le désespoir de la poésie
La poésie des pigeons des Ménines s’envole dans le crayon de maître Picasso
La poésie des longs sanglots sont les longs sanglots de la poésie
La poésie du libre arbitre est le libre arbitre de la poésie
La poésie du raton laveur n’est pas la poésie d’un soir de demi-brume à Londres
La poésie du Nu descendant l’escalier est à l’origine des Structures élémentaires de la parenté
La poésie de Charlotte Corday est le couteau planté dans le cœur du citoyen Marat
La poésie de la mort est la mort de la poésie
La poésie du je-ne-sais-quoi est le je-ne-sais-quoi de la poésie
La poésie du même et de l’autre est la poésie de l’autre et du même
La poésie du génie est la poésie de l’idiot de la famille
La poésie du chaos est le chaos de la poésie
La poésie des citations sont les incitations à la poésie
que personne ne peut arrêter
« Ce n’est pas l’acquis
Ce n’est pas la matière intérieure
C’est l’éclair fugitif* »
La poésie?
C’est l’oiseau que le vent veut casser au-dessus des eaux-neuves
La veuve du regard détourné qui rentre seule à la maison sans toucher sa pension de réversion
C’est la flèche lente tendue sur l’arc de l’horizon
Le fil où se balancent les tendres preuves
Et la lessive des saisons
C’est le coq au milieu du désir qui règne sur des tribus sans retour
C’est un vélo à l’abandon
La marche dernière d’un escalier qui reprendrait bien un peu d’amour
Pour aviver sa plaie dans un sourire de présence accomplie
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Merci Barbara pour ces vers qui comblent l’entre de mes lignes avec tant de force.
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La poésie verticalise ce que l’on a courbé.
Magnifique.
Merci Gabrielle.
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Non! Non!
Mais Rilke nous rassure: « Ce n’est que lorsqu’ils [les cris, les souvenirs, les plus rien, la lumière désespérée, le noir de tout, etc.] deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève le premier mot d’un vers. »
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Je ne dis pas autre chose dans ce texte. Si je la veux mourir, c’est seulement à cause de sa naissance tragique. Et cette mort que je lui souhaite n’est que naissance juste.
Merci, Vève, d’avoir pris le temps…
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À s’entêter ainsi, elle m’aura aidée
en ce matin de pluie
à laisser passer quelques larmes…
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Ce seront-elles confondues ?
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Elle a les yeux au bout des mains… Magnifique, entre-autres trouvailles !
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Très belle interpellation
du sens donné au souffle
Cela fait du bien.
J’ose y ajouter ma touche extraite du dernier post.
« Au vrac du monde j’inscris
des mots qui écarquillent
le glas sonné des douleurs
et de mon âme une révélation
***
Des mots
déverrouiller le mythe
laisser voir et entendre la partition
n’y comprendre que dalle
mais telle la chrysalide
s’envelopper de soie
et espérer la mue »
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Merci, merci pour ces vers disant si bien notre tragédie d’être au monde. Et nos espoirs, toujours là, malgré tout.
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LA POÉSIE DE LA POÉSIE
« La poésie de la grammaire est la grammaire de la poésie. » Jakobson
La poésie de l’Utopie est l’Utopie de la poésie
La poésie du désespoir est le désespoir de la poésie
La poésie des pigeons des Ménines s’envole dans le crayon de maître Picasso
La poésie des longs sanglots sont les longs sanglots de la poésie
La poésie du libre arbitre est le libre arbitre de la poésie
La poésie du raton laveur n’est pas la poésie d’un soir de demi-brume à Londres
La poésie du Nu descendant l’escalier est à l’origine des Structures élémentaires de la parenté
La poésie de Charlotte Corday est le couteau planté dans le cœur du citoyen Marat
La poésie de la mort est la mort de la poésie
La poésie du je-ne-sais-quoi est le je-ne-sais-quoi de la poésie
La poésie du même et de l’autre est la poésie de l’autre et du même
La poésie du génie est la poésie de l’idiot de la famille
La poésie du chaos est le chaos de la poésie
La poésie des citations sont les incitations à la poésie
que personne ne peut arrêter
« Ce n’est pas l’acquis
Ce n’est pas la matière intérieure
C’est l’éclair fugitif* »
* Wladimir Jankélévitch
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Je peux voir, entendre, sentir de la poésie dans tant de choses, sans pouvoir dire exactement ce qu’elle est.
Vous l’écrivez si joliment.
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Ce que vous dites là, si bien, en est également la définition. Nous ne savons jamais ce qu’elle est, ni quel est son pouvoir.
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