I aujourd’hui n’a pas d’avenir parce que c’est aujourd’hui II parce que amputé dès l’aube de son i jouir donne depuis lors jour sans plaisir III le bonheur est-ce trop d’ennui ? IV aujourd’hui n’a pas d’avenir parce que c’est aujourd’hui demain la consolation Peinture ©Bernice Bing Abstract Figure, c. 1960, peinture et encre sur papier.
j’ai pensé à Cet extrait du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa:
« 117. J’ai entendu un enfant dire un jour, pour suggérer qu’il était sur le point de pleurer, non pas “J’ai envie de pleurer”, comme l’eût dit un adulte, c’est-à-dire un imbécile, mais : “J’ai envie de larmes.” Et cette phrase, totalement littéraire, au point qu’on la trouverait affectée chez un poète célèbre (s’il s’en trouvait un pour l’écrire), se rapporte directement à la chaude présence des larmes jaillissant sous les paupières, conscientes de cette amertume liquide. “J’ai envie de larmes” ! (…) Dire ! Savoir dire ! Savoir exister par la voix écrite et l’image mentale ! La vie ne vaut pas davantage : le reste, ce sont des hommes et des femmes, des amours supposées et des vérités factices, subterfuges de la digestion et de l’oubli, êtres s’agitant en tous sens – comme ces bestioles sous une pierre qu’on soulève – sous le vaste rocher abstrait du ciel bleu et dépourvu de sens. » Fernando Pessoa (in Le livre de l’intranquillité, p. 143-144)
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Merci Barbara d’offrir à mon esprit ce texte d’une si grande justesse.
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Texte émouvant…
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