Chant VII

Elle 
avant de S’Endormir
Écrit
sur sable de l’estran
des pensées effaçables
par la seule nature

empreintes de pattes et mots
forment phrases indivines
comme plaies indolores
ouvertes par Son Esprit
que comblera
bientôt
la salive nacrée
des vagues déferlantes
d’une marée remontante

Elle 
Écrit
ici vient 
comme vient le souvenir de quelqu’une
que j’ai vu morte
ici paraît
d’abord en Moi
palpe Ma Peau de l’intérieur
donne des coups légers
puis des coups plus forts
puis des coups qui Me blessent
jusqu’à percer un jour
ici l’emprunte
pour disparaître en lui-même
dans sable que Je Piétine
dans océan qui se retire
et demeure là
à la limite du proche 
et du lointain
et de la Portée de Ma Vue

et de la vue de quelques unes
se montrant ici seulement
dans le presque obscur 

chasseuses d’oiseaux marins
toute parées de leurs plumages 
de leurs os
repues de leurs chairs
portant à la ceinture 
squelette d’une tête aviaire

avec maxillaire supérieur 
aiguisé pour faire arme
elles égorgent d’autres oiseaux
en poussant des cris 
d’affreuse douleur
en gardant leurs yeux clos
jusqu’à l’heure du bain
d’absolution
de la marée forte
duquel elles émergent
affamées 
plus encore


©Encre sur papier de Corinne Freygefond. Sans titre #7, 2021.

3 commentaires sur “Chant VII

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer