
Une femme s’arrête à hauteur de Wyatt Dumond qui musarde devant la vitrine de Christmas Cottage.
— Je déteste les fêtes de Noël dit Wyatt, regrettant aussitôt d’avoir abordé la passante avec une envolée si peu appropriée au lieu et à la saison.
— Moi aussi lui répond-elle, contre toute attente. C’est tous les ans la même chose…
— Les boules géantes sur la Cinquième…
— Sur la Sixième.
— Pardon ?
— Les boules, elles se trouvent sur la Sixième Avenue, en face de l’Exxon building.
— Vous avez raison… Et le sapin du Rockefeller ? Pour ma part, j’en peux plus de ce foutu sapin.
— À chaque fois que je passe devant, j’imagine le trou béant qu’il a laissé dans une des forêts du Vermont.
— Cette année, ils l’ont abattu dans le Connecticut, précise Wyatt.
— Dit comme ça, ça fout un sacré coup à l’esprit de Noël.
— Prométhée perd de sa superbe sous ce géant de trente mètres, poursuit-il sans relever.
— Oui ! On dirait même qu’il cherche à fuir… Elle n’est pas cohérente cette situation pour un Titan.
— C’est humiliant pour lui.
— Je le pense aussi.
…
— Et les soldats de l’Armée du Salut qui vous poursuivent partout en agitant leurs cloches diaboliques, reprend Wyatt.
— Les soldats de l’Armée du Salut n’agitent rien de diabolique.
— Oui, enfin…
— J’en suis presque sûre.
— Si vous le dites… Vous êtes croyante ?
— Superstitieuse.
— Moi aussi je suis superstitieux… Et croyant.
— Ça fait beaucoup, non ?
— Ça va. Je m’en sors plutôt bien. Il me reste quelques moments de liberté dans la journée.
Ils rient et marquent un silence, puis la femme dit :
— Le père Noël de chez Macy m’a dit de très belles choses cette année…. Et il m’a donné des crayons de couleur.
— Vous avez rendu visite au Père Noël ? s’étonne Wyatt.
— J’y vais tous les ans avec mes neveux de l’Ohio. Ils y croient dur comme fer.
— Moi aussi… Enfin, moi aussi, j’y emmène mes neveux de l’Ohio… Si ça tenait qu’à moi, je m’éviterais bien toute cette mascarade.
— On est d’accord… Ce n’est même pas le vrai Père Noël.
— Exact ! Cette année, je lui ai trouvé un accent portoricain très prononcé.
— Je l’ai remarqué aussi.
Un nouveau silence.
— La dernière fois que je me suis assis sur ses genoux, j’avais huit ans, dit Wyatt. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais confortablement calé contre son imposante poitrine à lui énoncer ma liste de vœux quand j’ai croisé le regard de mon père. Un terrible regard désapprobateur qui m’a glacé le sang. Alors l’année d’après, je lui ai fait savoir que je ne croyais plus au Père Noël. Il m’a simplement répondu : « Il était temps, fiston. »
— C’est dur de devoir mentir.
— Oui, répond Wyatt pensivement. C’est très dur.
Après quoi, la femme relève le col de son manteau, lui sourit légèrement et passe son chemin.
Les mêmes neveux. Ils ne le savent pas encore
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Les neveux de l’Ohio appartiennent à tous. C’est ce qu’On m’a dit.
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Le commun dénominateur
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Ah la mauvaise foi des gens et leurs contradictions!
Figurez-vous qu’une année de disette j’ai fait le Père Noël sur un marché de Noël. Bien sûr personne n’y croyait mais cependant tout le monde se bousculait pour « le » voir et « le » photographier…
Je vous assure qu’ « il » existe.
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Le Père Noël, il suffit de le voir pour y croire ! Une chance pour vous de l’avoir incarné.
Je vous souhaite une belle soirée toute remplie d’esprit de Noël.
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Merci pour la tranche de rire -:)
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Et merci à vous d’être passé par ici.
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Très chère amie Gabrielle, pour tout vous dire, je viens de fêter mes 70 printemps, et en ce qui concerne le père Noël j’y crois toujours !!!
Et oui, vous ne me croyez pas, ben moi SI car c’est le seul qui m’apporte des cadeaux …
Je vous souhaite une bonne soirée Chère Gabrielle, et continuez encore à croire au père Noël, ça fait toujours plaisir …
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E bien moi aussi, j’y crois. Et j’aime cette trève dans l’existence que nous accorde Noël et sa féérie.
Je vous souhaite de très belles fêtes et vous envoie toute mon amitié.
(Et j’espère que le Père Noël mettra un cadeau pour vous dans les mains d’un être qui vous est cher.)
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Moi aussi j’aime cette période de l’année où tout prend un air de fête et s’illumine.
Je suis triste d’entendre de plus en plus souvent autour de moi : vivement que ça soit passé …
On dirait d’ailleurs qu’il y a comme un mauvais son de cloche dans cette phrase, comme si on était honteux d’avouer qu’on aime ça.
Les contradictions de l’être humain.
Joyeuse fête de Noël Gabrielle et merci pour les beaux moments de lecture que vous nous offrez.
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Je crois que nous perdons notre capacité d’ermerveillement. Car c’est une forme de contemplation qui convient mal à un monde où la moindre minute doit s’avérer rentable. Rentable pourquoi ? Peu le savent sans doute. Les fêtes de Noël sont pour moi un beau répit coloré, lumineux,chocolaté, brillant et ça le restera.
Je vous souhaite de passer de très belles fêtes et vous envoie toute mon amitié.
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Un très joyeux noël à vous Gabrielle ! Je partage ce sentiment que noël est une trêve et qu’il faut savoir conserver cette parcelle d’émerveillement qui nous rend la vie plus belle. Et puis il y a les chocolats, les cadeaux qu’on offre et ceux que l’on reçoit, on retrouve la famille.. c’est le plus beau moment de l’année ! 🎄🎅🙂
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Merci beaucoup pour vos voeux, Frédéric. Cette période est si douce, sucrée et amicale, que j’aimerais qu’elle dure toujours !
Je vous souhaite de très belles fêtes. Que leur écho résonne sur toute votre année à venir.
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J’attendais cette émotion à la fin et… je suis ému, bêtement, à vous lire, là, tout à coup. Merci !
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Heureuse de vous avoir transporté au plus près de cette émotion.
Je vous souhaite tous mes voeux de bonheur pour cette nouvelle année.
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